Le monde de la santé traverse aujourd’hui une crise qui affecte toutes ses composantes : établissements de santé, professionnels de ville et des établissements, structures publiques et privées, secteur sanitaire et médicosocial.
Partant d’un diagnostic commun de la gravité de la situation, le HCAAM s’est attaché à proposer un projet de transformation susceptible de fédérer l’ensemble des acteurs.
Force est de constater que, malgré des efforts constants, notre système a peu bougé dans ses grandes caractéristiques héritées des réformes des années 1960-1970. Ce modèle, orienté vers une approche curative et individuelle de la santé, ne parvient pas à se transformer pour répondre aux nouveaux besoins de la population qui résultent de la transition démographique et épidémiologique.
Selon le HCAAM, soixante ans après, il nous faut oser changer de paradigme et répondre par une réforme d’ensemble aux difficultés que l’on voit s’amplifier chaque jour. Seule une telle approche permet l’indispensable synchronisation d’un ensemble d’actions à conduire dans les différents compartiments du système de santé, à différentes échelles, en mobilisant les outils du long terme et particulièrement celui de la formation.
Plusieurs scénarios d’évolution sont possibles parmi lesquels le HCAAM réitère son choix, affirmé en 2016, en faveur d’un scénario de rupture qui d’une part, structure une offre d’acteurs en réseau permettant d’apporter avec des moyens renforcés en proximité une réponse de qualité aux besoins de la santé globale et, d’autre part, consolide les moyens les plus spécialisés et lourds pour en maintenir l’excellence. Ce scénario offre ainsi à chacune des composantes de notre système des perspectives de développement propres, au service d’objectifs communs d’amélioration de la qualité des services rendus et des résultats de santé.
Il est ainsi mis fin au cloisonnement institué au milieu des années 1970 entre prévention, soins et remédiation médicosociale. Le territoire d’organisation de la réponse aux besoins de santé de la population n’est plus le territoire hospitalier, mais le bassin de vie.
Un tel scénario, guidé par une logique de demande fondée sur les services à rendre à la population (et non la logique habituelle de gestion de l’offre), nécessite une action volontariste en rupture avec les tendances d’évolution spontanée du système vers toujours plus de spécialisation et de concentration. Il est le mieux à même de répondre à l’exigence de réduction des inégalités et de prise en compte de la diversité des territoires.
http://www.strategie.gouv.fr/publications/contribution-transformation-systeme-de-sante