On y trouve un éclairage universitaire et associatif sur les pratiques participatives en quartiers prioritaires, ainsi que des retours d’expériences.
Le ministre de la Ville et du logement, Olivier Klein, a lancé le travail sur la
prochaine génération des contrats de ville « Engagements Quartiers 2030 ». Il attend des collectivités et de leurs partenaires qu’elles impliquent les habitantes des quartiers prioritaires dans les réflexions à l’œuvre dans cette démarche de préfiguration. Les habitant-es doivent pouvoir s’exprimer durant ce temps d’écriture du contrat de ville, mais aussi tout au long de sa duré de vie. Olivier Klein a créé la commission « Participation citoyenne des quartiers » (présidée par Mohamed Mechmache). Ses missions sont de fixer un cadre national méthodologique et éthique, qui permette à la concertation de faire émerger les projets des quartiers entre mi-avril et mi-juillet 2023. Dans l’attente des conclusions de la commission Participation citoyenne des quartiers présidée par Mohamed Mechmache, nous vous proposons quelques pistes d’action.
Source : Participation citoyenne – Concertation-citoyenne-de-prefiguration-Guide-methodologique-2023.pdf
Les quartiers politique de la ville de la métropole bordelaise
Entre pandémie et explosion des maladies chroniques, les villes s’emparent de l’urbanisme comme levier pour améliorer le bien-être et la santé de leurs habitants.
La politique de la ville a soutenu durant trois ans une recherche-intervention animée par Joëlle Bordet, psycho-sociologue et auteure de nombreuses publications sur les jeunes et les politiques locales de la jeunesse. Déployée dans cinq quartiers populaires autour de la question du renforcement de l’esprit critique, cette recherche-intervention s’appuie notamment sur 350 entretiens avec des jeunes. Elle renouvelle profondément nos connaissances sur ces derniers et sur leurs représentations, en particulier leur rapport au monde et à leur environnement immédiat, l’importance des réseaux sociaux, ou la place de la religion dans leur vie.
Dans les quartiers populaires, des habitant.e.s comme les autres ?
C’est la question que se posent les 250 habitants de quartiers populaires mobilisés par 22 centres sociaux dans le cadre du rapport « Paroles d’habitant.e.s des quartiers populaires » qui vient tout juste de paraître. Déjà la cinquième édition de ce rapport, porté par la Fédération des centres sociaux et l’association Question de Ville depuis 2011.
https://www.centres-sociaux.fr/5eme-rapport-paroles-dhabitant-es-des-quartiers-populaires/
Fruit d’une démarche collective menée entre juin 2020 et mars 2021, l’analyse a permis d’identifier les enjeux de la mobilisation des habitants et de la prise d’initiative dans les Quartiers de la Politique de la Ville (QPV) et plus largement dans les territoires urbains fragiles dans la perspective d’un renforcement du dynamisme associatif et citoyen et du développement social.
La démarche s’appuie sur l’analyse de 4 initiatives régionales. Des enseignements en ont été tirés afin de proposer un renouvellement de la manière dont les acteurs publics et associatifs peuvent soutenir l’émergence de ces initiatives qui prend la forme d’un appel à expérimentation. Sa vocation est de pouvoir ouvrir des débats avec l’ensemble des acteurs de la région agissant dans le champ de l’intérêt général, du développement social et de l’économie sociale et solidaire afin de soutenir l’émergence de nouvelles dynamiques citoyennes.
Les villes sont-elles saines ? L’urbanisme vise-t-il au bien-être des populations et organise-t-il les territoires urbanisés dans ce sens ? Les habitants sont-ils en meilleure santé en ville que dans les villages ? Aborder un tel sujet exige de bien le circonscrire afin d’élaborer une géohistoire se gardant de tout anachronisme puisqu’elle expose non pas un déroulé chronologique continu, itératif, progressif, reposant sur une explicitation a posteriori mais cherche à saisir une « climatique » propre à une période, en pointant les discontinuités, arrêts, sauts, retours en arrière, hybridations, qui la rythment.
« Le moral des habitants est affecté par les travaux, mais aussi par la conduite du projet (notamment les processus de relogement). Parfois on ne nous demande rien, la rénovation urbaine est subie » nous dit une habitante d’un quartier en cours de rénovation.
Un projet de transformation urbaine peut et devrait être une formidable opportunité d’améliorer le cadre de vie et par là-même d’agir en faveur de la santé des habitant·es. Pourtant, sur le terrain les collaborations entre urbanisme et santé sont encore embryonnaires.
On constate que lorsqu’un projet de renouvellement urbain intègre les questions de santé, les réponses apportées reposent d’abord sur des outils techniques (choix des matériaux), méthodologiques (évaluations d’impact sur la santé) ou sur la construction de nouveaux équipements, notamment des maisons de santé. Au- delà des diagnostics, on répertorie encore peu de démarches intégrées, comme celles s’appuyant sur le concept d’urbanisme favorable à la santé.
Comment passer de la (bonne) intention à la réalisation de projets urbains promoteurs de bien-être pour les habitant·es présent·es et futur·es ? Ce Dossier ressources nous invite à faire le point et mesurer le chemin qu’il reste à parcourir.
Il est le fruit d’une réflexion collective du réseau de Fabrique Territoires Santé, alimentée par une analyse documentaire, une série de rencontres et interviews et une capitalisation d’actions locales menées entre juin 2019 et septembre 2020.