La bonne performance du système de santé français dans les classements internationaux masque des inégalités sociales et territoriales. Celles-ci frappent certaines franges de la jeunesse déjà en proie à de grandes difficultés, et participent à un processus cumulatif handicapant leur insertion sociale et professionnelle.

Des études, assez rares, ont été menées sur la santé des jeunes en insertion (définis ici comme des jeunes peu ou pas diplômés, qui présentent des difficultés d’insertion sociale et professionnelle et qui constituent le public cible des Missions locales). Elles rendent compte d’un état de santé dégradé par rapport aux jeunes de leur âge (voir Moulin et al. (2009), par exemple). Les jeunes précaires déclarent plus de violences subies, de discriminations, un environnement familial plus instable que l’ensemble des 16-25 ans dans la population française. Leur souffrance psychologique est particulièrement frappante. Leur accès aux soins est également moins bon : n’ayant pas pleinement conscience de leurs besoins de santé, ils ont tendance à différer cet investissement dans leur capital santé.

Des expérimentations soutenues dans le cadre du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse (FEJ) ont livré des données inédites sur l’accès et le recours aux soins des jeunes précaires. Elles ont également produit des résultats utiles à l’orientation des politiques publiques. La contribution s’appuie sur une analyse comparée de onze évaluations.

Charpentier, Axelle, Laëtitia Drean, et Norbert Rugambage. « L’évaluation de l’impact d’expérimentations en matière d’accès et de recours aux soins des jeunes dans le cadre du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse », Regards, vol. 53, no. 1, 2018, pp. 91-103.

Source : L’évaluation de l’impact d’expérimentations en matière d’accès et de recours aux soins des jeunes dans le cadre du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse | Cairn.info